L’échographie ductoradiale

Philippe Lagarde

Livre CANCERS: Questions et réponses

« C’est la révolution dans le diagnostic précoce des tumeurs du sein. Avec cet examen, découvert par un Français, Michel TEBOUL, on ne parle plus de lésion centimétrique, mais on l’évalue en millimètre. On ne cherche plus une aiguille dans une botte de foin, mais on découvre l’anatomie du sein, on voit les lobes, les lobules, les canaux galactophores et l’on recherche des lésions millimétriques. Bien entendu, il faut un certain entraînement pour commencer à naviguer correctement dans l’anatomie mammaire et la formation des échographistes est un problème. Elle a d’ailleurs débuté en France à Nîmes et Aix en Provence avec le DR AMY, aux USA avec STAVROS (le pape de l’investigation mammaire), au Japon avec EI VENO et dans différents pays européens.
Elle ne peut être réalisée qu’en respectant certaines conditions:

1- Connaître l’anatomie du sein. Ceci est primordial.

Sur les images ci-dessous vous remarquerez que la glande mammaire ressemble à une marguerite avec ses pétales. Les pétales sont les lobes. Dans les lobes on trouve les lobules et dans ceux-ci, les acini. Tout cela ressemble à des grappes de raisin. Enfin, on discerne bien des canaux qui partent du mamelon. Ce sont les canaux galactophores par lesquels circule le lait au moment de l’allaitement.

En partant du mamelon, une longue sonde pourra étudier la totalité de leur longueur, leur contenu, lobe par lobe.

Les tumeurs du sein naissent dans le tissu épithélial qui tapisse tout le réseau des canaux, des acini et des lobules. C’est là que l’échographie ducto-radiale va rechercher les premiers signes de la cancérisation et les premiers indices d’une hypervascularisation anormale. Mais par rapport à la résonance magnétique, elle va étudier ces transformations dans un paysage fonctionnel, au sein d’une anatomie précise et non pas dans « milieu flou et nuageux », sans aucun repère. Elle va être capable de caractériser des masses infracliniques et cliniques, les foyers de microcalcifications, les dilatations des canaux galactophoriques, les hypervascularisations, des transformations bénignes et précancéreuses du tissu épithélial.

2- Appliquer une technique rigoureuse:

Posséder une sonde particulière:

*longue (9,4cm) pour lui permettre
de prendre en enfilade la totalité du lobe.

*Recouverte d’une poche à eau

Utiliser une technique d’investigation radiaire.

Posséder un matériel de qualité.

Etre exécuté par un opérateur expérimenté.

Pour être encore plus précise et performante on lui adjoint deux techniques de grande utilité: le DOPPLER et l’ELASTOGRAPHIE.

Le DOPPLER permet de vérifier l’existence d’une hypervascularisation anormale et de faire le diagnostic différentiel entre les différentes lésions rencontrées qui présentent une riche vascularisation. Par exemple un adénome floride ou un ganglion intramammaire. L’étude du flux des vaisseaux rencontrés dans la lésion apporte également des éléments importants.

L’ELASTOGRAPHIE permet de mesurer l’élasticité du tissu ou des tissus qui constituent la lésion décelée à l’examen. En effet l’élasticité varie en fonction de la présence de liquide ou de tissus plus ou moins compacts. Grâce à la coloration on peut ainsi classer la lésion étudiée.

Voici 2 exemples de tumeurs millimétriques (6 et 4,4mm) vues par échographie ductoradiale et étudiées par élastographie.

Documents: Dr AMY (Aix en Provence). >>

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Qui est le Dr. Lagarde

Philippe LAGARDE est un médecin connu, spécialisé en oncologie, mondialement connu pour sa conception particulière de l’application des traitements de chimiothérapie et son grand dévouement pour ses patients touchés par le cancer.

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