En plus de son effet osseux, l’effet anti-microbien de la vitamine D impacte la progression des maladies parodontales et le développement de bactéries parodonto-pathogènes comme Porphyromonas gingivalis. À des niveaux insuffisants, la vitamine D entraîne:
- une augmentation de la profondeur de poche;
- risque de parodontopathies augmenté de 33%;
- risque d’inflammation gingivale augmenté de 20%.
Plus la supplémentation serait importante, plus l’effet protecteur de la vitamine D serait visible.
Une dose journalière de 800 à 1000UI, soit largement au-dessus des doses recommandées, permettrait une nette amélioration des signes cliniques, ainsi qu’une meilleure cicatrisation lors des phases de maintenance des traitements parodontaux.
Implantologie
De nombreux chercheurs ont étudié les bienfaits de la vitamine D sur l’osteointégration, par des apports à la fois topiques et systémiques. Elles sont, pour le moment, la plupart sur des modèles animaux.
Un taux adéquat en vitamine D permettrait:
- une augmentation de la différenciation ostéoblastique et donc une réduction significative de la destruction osseuse et de la perte osseuse marginale;
- une promotion de la formation osseuse, in vitro et in vivo et une meilleure ostéointégration;
- une diminution de la réaction inflammatoire suite à la pose des implants;
- une baisse des taux d’échecs implantaires précoces (3% contre 9).
Concernant les greffes osseuses, les études sont encore peu nombreuses mais toutes en concluent, en cas de taux optimaux :
- une formation osseuse accélérée;
- une augmentation de leur taux de survie avec des risques d’infections réduits.
Maladie carieuse
Les cellules sécrétrices de l’émail sont en réalité des cellules cibles de la vitamine D. Le lien avec la minéralisation des tissus dentaire fait l’objet de nombreux articles. Une hypovitaminose D entraîne donc:
- une prévalence augmentée des caries dentaires;
- des complications pulpaires plus fréquentes, avec une dentine moins perméable;
- une hausse de l’incidence carieuse de l’enfant en cas de déficience de la mère au cours de la grossesse;
- une baisse du risque de MIH (Hypominéralisation des molaires et incisives).
En extrapolant, on pourrait également étendre le champ d’action de la vitamine D à la prévention des cancers oro-faciaux et à une diminution des conséquences dentaires consécutives aux chutes. De façon plus globale, la vitamine D influence l’ensemble de la sphère orale, que ce soit au niveau du parodonte ou de la dent en elle-même, et donc le taux de perte des dents. Elle devient un réel indicateur de « bonne santé », essentielle au bon fonctionnement du corps humain mais également de l’ensemble bucco-dentaire.
De plus, les résultats de cette étude nous incitent à considérer de façon sérieuse de problème de l’hypovitaminose D dans notre pratique quotidienne. L’objectif ici n’est pas seulement d’équilibrer le patient pour la chirurgie ou les soins mais de participer à une homéostasie plus constante au long cours. Il apparaît évident que le dosage de la vitamine D devient une nécessité dans le bilan préopératoire de nos patients en odontologie. L’ostéointégration d’un implant, la survie d’une greffe osseuse mais également, la stabilité de l’os ou d’un traitement parodontal va évidemment dépendre d’un maintien à long terme d’un taux sérique adéquat.